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Femme de ménage et voyage(s) dans le temps

Je sais que dans la dernière newsletter vous avez voté à la quasi unanimité pour la réponse C - et je m'y attelle - mais le hasard a voulu que nous fassions un détour à travers les couloirs de l'espace temps.
Femme de ménage et voyage(s) dans le temps

L’écriture de la réponse C m’a amené à discuter avec l’entité que j’appelle Déromine. Nous y reviendrons dans une prochaine newsletter en profondeur mais nous avons parlé notamment d’identité, d’identification ou non avec ses créations et bizarrement, cela a fait remonter un challenge, un épisode actuel de ma vie : comment rompre ou plutôt dire au revoir, dans l’amour, à un ami.



Déromine : Je te sens troublé. N’oublie pas que ce qui est important, ce n’est pas ce qui t’arrive, mais la manière dont tu réagis à ce qui t’arrive.

Clément : Je sais bien, mais le challenge est parfois relevé.

D : Fais un voyage dans le temps et tout cela deviendra plus clair.

C : T’es marrant, tu dis ça comme si c’était aussi simple que de dire « ouvre ta fenêtre ».

D : Ça l’est. Je te dirais même que c’est aussi simple que de faire un pas de côté, c’est aussi simple que de passer d’une pièce à l’autre. Tu verras, d’ici quelques années, cela sera une faculté commune. N’oublie pas que tu es un canari.

C : Si c’est un encouragement, ça ne m’aide pas beaucoup.

D : Tu ne t’en rends pas compte, mais tu voyages déjà dans l’espace temps, beaucoup plus que tu le ne crois.

C : …

D : Tu te rappelles du fameux épisode de 2015 avec ton ancienne femme de ménage, Madame T. ?

C : Très bien, mais je ne vois pas le rapport avec le schmilblick.

D : Retrouve l’article dans tes archives, poste le maintenant, et continuons notre conversation après.

(L’article qui suit a été publié sur mon ancien blog d’exploration des réalités en juillet 2015, il y a déjà plus de 5 ans. Un autre Clément !)

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Ma femme de ménage et moi

J’aime beaucoup ma femme de ménage, Madame T.

C’est une maniaque du rangement qui aime avoir sa liberté d’initiatives. Elle adore faire des boîtes et aime tout ranger – et cacher – pour que tout soit carré.

L’été elle classe les t-shirts par couleur, l’hiver venu elle ressort mes pulls et les classe par épaisseur. Elle va même jusqu’à plier les sacs plastiques pour les ranger dans des petites boîtes. Une tendance à la méticulosité excessive qui me sied. Jusqu’ici ça n’a posé aucun problème particulier à part un ou deux cachemires lavés (ou plutôt étrillés) à 60°. Mais qui peut se targuer d’être parfait(e) ?

Pour l’anecdote, elle se pèse (en secret) sur ma balance connectée, sans savoir qu’elle est wifi et qu’elle twitte (http://twitter.com/femme2menage).

Parfois je lui fais des gâteaux maison, parfois elle me fait à la maison des raviolis chinois. Elle parle très mal français mais avec des gestes et avec le sourire, tout se passe très bien.

Bref, dans notre ménage, nous filons le parfait amour.

Les raviolis faits par Mme T, c'est comme si j'avais une autre mère chinoise.

La procrastination et moi

Comme beaucoup, je suis atteint de procrastination. Une vraie procrastination, une procrastination sévère, une procrastination qui tâche. J’ai du mal à rentrer dans l’arène et donc je passe mon temps à bien me préparer avant d’y entrer. Classique.

Ces trois dernières semaines, j’ai décidé de prendre les choses en main. J’ai fini par sortir tous les documents administratifs urgentissimes que je devais régler depuis bien trop longtemps : impôts  documents comptables et financiers de mes nouveaux projets, assurances à régler, Urssaf en retards et impayés.

Lancé comme j’étais, j’ai également sorti et classé tous les livres de travail que je consulte et que j’annote depuis deux ans et qui sont autant d’articles potentiels pour mon carnet de bord d’explorateur de réalités. Dans un coin de mon salon se trouvaient ainsi étalés une grosse trentaine de livres scientifiques, ésotériques et philosophiques, regroupés en colonne, à côté des documents les plus importants à gérer.

Le début de l’étalement sur le sol, avec les lectures de juin (2015)

Chaque semaine Madame T. regarde tout ça d’un air un peu désolé, et chaque semaine je lui dis que “ça reste là” avec un grand sourire et en faisant un geste adéquat, la main ouverte, paume vers le bas, avec un mouvement de haut en bas.

L'art de faire le ménage

Je suis parti en vacances une semaine dans le sud, jeûner.

C’est une expérience pour le moins intéressante que je relaterai bientôt : “moins” peut être “plus”. Ainsi, c’est le cœur et le corps légers que je suis revenu il y a quelques jours, prêt à en découdre avec ma procrastination.

Promis juré, j’étais plus que jamais prêt à vous fournir des articles-réguliers-c’est-promis-juré. Il me suffit juste pour cela de prendre chaque livre dûment annoté, dans l’ordre précédemment établi.

Sauf que… sauf que je ne retrouve plus mes livres. Tout est super clean, plus rien ne jonche le sol. Je me dis que Madame T, qui est passée durant mon absence, n’a pas pu résister à son impulsion maniaque et qu’elle a dû tout ranger dans le nouveau coffre.

Vide. Le coffre est parfaitement vide.

Je commence à chercher dans les placards sous ma bibliothèque, en vain.

Lorsqu’elle repasse deux jours plus tard, je lui demande naïvement où sont passés tous les livres et les documents.

Assurée, avec un sourire, elle me dit  : “Poubelle”.

C’est là que j’ai bugué. Je crois que mon visage a viré au blanchâtre. Puis au bleu. Puis au blanc cadavérique. C'est là qu'à son tour elle a compris sa boulette et a prononcé  “Catastrophe”.

Elle a tout jeté il y a plus d’une semaine. Les poubelles ont depuis été vidées et toute récupération est impossible.

L’impression que le ciel me tombe sur la tête.

Elle a probablement dû faire plusieurs aller retours pour se débarrasser de tout ça. J’ai encore du mal à comprendre comment on peut jeter des livres. Certains étaient sur-annotés avec des post-it débordant de partout. Certains étaient clairement neufs, aussi. Et puis tous les papiers de banque, mes codes secrets, les notes sur mes nouveaux projets, mes retards des impôts, dont je n'ai plus aucune trace... Fuck.

J’ai passé de longues minutes à me répéter le mot fuck en boucle.

Fuck. Fuck. Fuck. Fuck.

Avant de (sou)rire nerveusement en repensant à la célèbre fuck scene de The Wire.

Et puis j’ai repensé à la physique quantique. Et à sa création de réalité.

L'important ce n'est pas ce qui arrive...

Ce jour de juillet 2015 restera dans ma mémoire aussi bien comme “le-jour-où-ma-femme-de-ménage-a-jeté-ma-bibliothèque-et-tous-mes-documents-les-plus-précieux” que celui d’une révélation de mes croyances. Ou comment voir la réalité sous son meilleur angle. Plus qu’une question de perception, notre réalité physique est créée par nos croyances. Si vous croyez qu’un événement sera catastrophique, il le sera. L’inverse est tout aussi vrai. Votre cerveau ne perçoit pas la réalité, il la recrée à chaque instant, en temps réel. (voir ce Ted Talk : "Do we see reality as it is ?) .

“Tout ceci n’est pas bien grave, ce n’est même pas la réalité, c’est ma perception de la réalité”. Je me répétais cette phrase comme un mantra, faisant fonctionner la méthode Coué-Quantique à plein régime. Et ça a pas mal marché. Je me suis également rappelé mon accident qui m'avait laissé en fauteuil, et qui était au fond une bénédiction. Tout à coup, j'ai ressenti le besoin de me centrer. Et venu de je ne sais où, j'ai eu le sentiment que tout allait bien aller. {c'est le moi de 2021 qui souligne}

Ce fut pour moi un révélateur cathartique. Je suis en pleine période de reboot, comme me le montre la perte de tous ces documents chers. J’avais peut-être besoin de ça comme preuve supplémentaire que ce qui est derrière ne compte pas : seul compte l’instant présent dans une perspective créative tournée vers le futur. Nous sommes toujours tous en pleine période de reboot.

S’il y a une règle d’or enseignée par la physique quantique, c’est que la seule chose qui ne change pas, c’est le changement. J’ai du coup trouvé le sujet de mon prochain article où je vous parlerai plus en détails de l’impermanence quantique et de ses intrications avec la notion d’impermanence du bouddhisme. Tout est en nous.

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(retour au présent)

D : Tout va bien Clément ? Tu peux dire à tes lecteurs qui lisent ces lignes en ce moment, pourquoi des larmes coulent sur tes joues ?

C : Tout va bien. J’ai redécouvert cet article au fur et à mesure que je le recopiais et j’ai fini par revivre cette détresse intense que j’avais ressenti sur le moment. Et au fond de moi je disais à ce Clément passé que tout allait bien se passer, qu’il n’y avait rien à craindre, que j’étais dans le futur et que je pouvais le dire avec certitude.

Et tout à coup, le choc psychique : l’impression que tout allait bien se passer que j’ai reçue à l’époque, c’est le moi d’aujourd’hui qui l’a envoyée ! Et les larmes se sont mises à couler… d’elles-mêmes, sans joie ni tristesse apparentes.

D : Quand je te disais que les voyages dans le temps sont plus simples que tu ne croyais … Tu viens de vivre l’autre partie de ton voyage mémoriel (ce que j’appelle un voyage dans le temps de type 3). A l’époque tu as reçu l’information sans savoir qu’elle venait de ton futur, et aujourd’hui tu t’es connecté à ton toi passé. Le lien s'est fait dans ta conscience.

C : En effet... Et les larmes ? Une explication ?

D : Toute reprogrammation de ton être, toute prise de conscience te fait changer et les éléments chimiques qui ne te servent plus sont évacués, soit par la sueur, soit par les larmes. Généralement, quand la reprogrammation/prise de conscience est forte et soudaine, cela passe par les larmes. Ne te retiens donc jamais de faire couler tes larmes, quelle que soit leur source apparente.

C : Je vois, c’est noté.

D. : Tu verras aussi que ce type de voyage mémoriel est plus courant qu’on ne le pense. Du passé au futur et du futur au passé. Généralement, on parle de prémonition mais c’est bien de voyage mémoriel à double sens dont il s’agit. Demande si tu le souhaites à Céline, à Sacha ou Sirine, il et elles te raconteront leurs expériences. Autour de toi, c’est particulièrement Eric qui est en train de les vivre et de les intégrer, avec son enquête sur l’homme qui rêvait dans une langue inconnue. Tu sais que tu vas aller sur l’île de Rapa Iti avec lui, n’est-ce pas ?

C : J’en ai le pressentiment.

D : Ou plutôt le souvenir du futur.

C : Le souvenir du futur, alors.

Merci Déromine.

L"heure du choix

A moins d'un détour non prévu, le prochain envoi devrait concerner la thématique "Etre et faire", puisque c'est la réponse que vous avez choisi à la quasi unanimité dans la dernière newsletter.

Mais si tu as une question ou une suggestion en particulier, n'hésite pas à répondre à ce mail.

Clément, mercredi 10 mars 2021, Ère Commune.