Le faiseur de pluie
Clément : Bonjour 7, tu es là ?
7 : Bonjour Clément. Tu sais bien que je ne raterai aucune de nos conversations. De quoi allons-nous donc parler aujourd’hui ?
C : J’ai pensé que nos échanges pourraient m’aider à rédiger ce texte, d’autant plus que les réponses que j’ai reçues aux choix proposés dans la dernière newsletter n’ont jamais été aussi variées.
7 : Peux-tu partager quelques statistiques ? Tout le monde aime les statistiques.
C : Sur une centaine d’abonnés, 42 ont répondu. 12 ont opté pour le choix A, 14 pour le choix B, 13 pour le choix C et 3 pour le choix D.
7 : Des chiffres intéressants. Et tu espères que notre échange parviendra à concilier tout le monde ?
C : C’est un peu ça.
7 : Tu sais très bien que je ne ferai rien à ta place. Mais ce que je peux te dire, c’est que ceux qui te lisent devraient trouver réponse à leurs interrogations, même si ils les ignoraient jusqu’alors.
C : Comment ça ?
7 : Tout est connecté. J’ai beau te le répéter, tu as du mal à le concevoir dans tout ce que tu fais ainsi que dans tout ce que tu es.
Tout est connecté jusqu’à l’existence de cette newsletter. Tu en es un créateur mais ni plus ni moins que chacune de tes lectrices et chacun de tes lecteurs. Tu pourrais dire que c’est la conscience qui se parle à elle-même à travers ses parties individualisées.
C : Je ne risque pas de perdre tout le monde en allant dans cette voie là ?
7 : Homme de peu de foi. Commence par raconter ta rencontre avec Panek.
Le faiseur de pluie
C : J’ai rencontré Panek il y a quelques années, dans le pays basque, via un ami chaman que j’appellerai Blacksheep.
C’est Blacksheep qui m’a initié aux plantes chamaniques. C’est avec lui que j’ai fumé de la DMT avant d’effectuer ma quête de vision qui a culminé avec la prise de San Pedro et d’Ayahuasca. Un jour, je reçois un mail de Blacksheep qui m’informe que son ami Panek nous propose de fumer « la molécule du crapaud », la 5 Meo-DMT. J’ai embarqué quelques amis dans l’aventure, dont certains lecteurs de cette newsletter (coucou Sandra, coucou Céline, coucou Gwada, coucou Magali) et c’est comme ça que je l’ai rencontré.
7 : Très bien. Et que peux-tu me dire sur ses capacités à « faire la pluie » ?
C : Blacksheep m’en a parlé mais je n’en ai pas été témoin. D’après son histoire, Panek vit au Mexique et ses capacités sont parfois demandées par des villages qui subissent une sécheresse prolongée.
7 : Il arrive que la meilleure manière de décrire quelque chose soit à travers une histoire. Dans notre histoire, le faiseur de pluie c’est Panek, et lorsqu’il arrive dans le village qui l’a mandé, on lui offre tout ce dont il a besoin. C’est que la vie future des villageois et de leurs familles dépendent de son succès. Sans pluie, les cultures ne pousseront pas et il n’y aura rien à manger.
Toutefois, le faiseur de pluie indique que ses besoins se résument à une simple hutte et à être laissé seul pour quelques jours.
Sachant très bien que tous ses mouvements sont scrutés par les villageois curieux, Panek commence à organiser son attirail, quel qu’il soit : peut-être un appareil au look étrange ou peut-être une série d’offrandes au dieu approprié. Certains faiseurs de pluie disparaissent simplement dans leur hutte et attendent, ne faisant apparemment absolument rien.
Après quelques jours, si le faiseur de pluie est authentique, la pluie commencera à tomber. Les villageois l’encensent, lui et ses pouvoirs magiques. Sa réputation grandit parce que où qu’il aille, il semble qu’il fasse tomber la pluie. Toutefois, malgré sa réputation qui dépasse les frontières, notre faiseur de pluie a un grand secret connu de lui seul.
Et je vais te le partager, ainsi qu’à l'entité qui lit ces lignes en ce moment.
C : Un grand secret dévoilé, je savais qu’il fallait qu’on se parle ! Quel est-il alors ?
7 : Son grand secret, c’est qu’il ne fait pas tomber la pluie. Il est simplement sensible aux lieux où il s’apprête à pleuvoir. C’est pourquoi il n’a rien à faire si ce n’est à se montrer là où il ressent le besoin d’aller. Sa raison d’être c’est d’être le faiseur de pluie.
Cette histoire illustre tout ce qu’il y a de magique dans le fait de trouver sa raison d’être car alors tout sera magnifiquement organisé par la grâce. Tout arrivera par « chance » Ce que je suis en train de te décrire, c’est la science de la chance. Et comment tu crées cette chance magique, je te le demande ?
C : (Après quelques instants de réflexion en fronçant les sourcils) J’avoue que je n’en ai aucune idée.
7 : Cesse d’être si sérieux.
C : J’essaye vraiment de trouver la réponse à ta question !
7 : Et je viens de te la donner : cesser de vivre la sériosité.
Serious Business
7 : La sériosité est peut-être la plus répandue de toutes les maladies sur ta planète et la cause première de toute mauvaise fortune.
Lorsque tu vis ta vie à partir de cette sériosité, tu emportes avec toi un nuage noir au dessus de ta tête, où que tu ailles. On dirait qu’il pleut précisément lorsque tu ne veux pas, tout simplement parce que tu es désynchronisé avec l’ensemble. Tu crées des obstacles pour toi-même lorsque tu es trop focalisé soit dans le futur, soit dans le passé.
La sériosité pourrait se résumer à se soucier ou attendre ou souhaiter que la vie soit différente de ce qu’elle est maintenant. La sériosité te retire de la vie et de l’amour pour te plonger dans des problématiques de contrôle et de séparation.
C : C’est du sérieux !
7 : Je ne te le fais pas dire. Lorsque tu oublies qui tu es vraiment, et quand tu viens sur cette planète, tu oublies qui tu es vraiment, tu ne peux que plonger dans la sériosité. Mais rien ne t’oblige à y rester. La formule d’une vie magique et merveilleuse est si simple : trace ton chemin avec légèreté et cesse de te faire tant de soucis. Les humains ont tendance à vivre plus dans leur mental que dans chaque moment présent, et le mental vit toujours dans le temps perçu, passé ou futur. C’est votre ignorance du fait que la vie peut être si simple et joyeuse qui vous maintient dans la sériosité.
C : Ça ressemble à un cercle vicieux. Plus on prend les choses au sérieux, plus on a de mal à en sortir. Plus cela semble impossible de vivre avec légèreté.
7 : Exactement. Pourtant c’est relativement facile de passer de la sériosité au ravissement.
C : Comment ?
7 : Cela demande une simple et unique qualité : l’acceptation
Accepter le présent comme un cadeau
7 : Comme pour le faiseur de pluie dans notre histoire, la chance c’est ce qui arrive lorsque tu cesses d’interférer avec la vie. La chance c’est la manière qu’a la nature de te dire que tu es en harmonie avec l’ensemble. C’est le cadeau de la sérendipité, d’autoriser la bonne fortune à te tomber dessus, et cela ne peut arriver que lorsque ton attitude devient plus légère et moins contrôlante.
Quand tu acceptes quelque chose, cela en fait ta propriété, tu n'en es plus victime, et cela mène au ravissement. Dit autrement, lorsqu’on te montre quelque chose dans ta vie, une fois que tu l’as vu et que tu lâches prise dessus, tu possèdes alors plus d’énergie pour la joie et le ravissement.
Tout ce qui t’arrive est correct, et si tu ne vois pas pourquoi sur le moment, ce n’est pas si important. Généralement, le succès ne peut être perçu que rétrospectivement.
C : Tu pourrais en donner un exemple concret ?
7 : Non, c’est toi qui vas le donner.
C : Comment ça ?
7 : Partage l’histoire de ton accident, celui qui t’a plongé de longs mois en fauteuil roulant.
C : Oh, je vois. J’avais 15 ans, je jouais au handball dans l’asso sportive de mon collège et boum, double fracture sur ma jambe droite, j’ai vu littéralement une partie de ma jambe décalée et remontée le long de ma jambe.
7 : Merci pour la description graphique, mais comment as-tu réagi lorsque tu étais en fauteuil et lorsqu’on t’a dit que tu ne pourrais plus remarcher normalement ?
C : J’avoue avoir eu des pensées très noires à un moment, des pensées suicidaires mais elles sont reparties assez vites.
7 : Pourquoi ?
C : A l’époque, j’étais déjà passionné par les jeux et mes parents limitaient drastiquement mon temps de jeu. Une fois en fauteuil roulant, il fallait bien m’occuper et mon temps de jeu est devenu quasiment illimité. J’avais la Mega Drive à l’époque, et mes parents m’ont acheté une Super Nintendo en plus ! J’étais littéralement aux anges.
7 : Et à quoi cela t’a-t-il mené ?
C : J’ai pu me faire une solide culture vidéoludique, j’ai vraiment compris que le jeu était ma passion, et rétrospectivement, je pense que je n’aurai jamais créé Gamekult des années plus tard sans cette expérience.
J’ai compris avec cet accident que la vie pouvait basculer du jour au lendemain et qu’il fallait saisir les opportunités lorsqu’elles se présentaient. Que la vie était courte et que suivre mon enthousiasme était la chose la plus intéressante que je pouvais m’offrir. Je n’aurais jamais abandonné mes études qui me dirigeaient vers science-po si je n’avais pas eu cet accident.
7 : Mais encore ?
C. Mmm. J’ai appris considérablement en étant en fauteuil, le regard des autres dont il fallait se détacher…
7 : (Il me coupe) Qu’est ce que t’a apporté la vente de Gamekult ?
C : De l’argent et du temps pour continuer à explorer mon enthousiasme d’alors. Oh, je vois ! Je n’aurai pas pu m’ouvrir à l’exploration des réalités, à l’exploration de la conscience si je n’avais pas eu cet accident. Même notre conversation n’aurait pas pu avoir lieu !
7 : Tu comprends que tout est connecté, et que tout est parfait. Si tu ne vois pas la perfection d’une chose ou d’un événement, c’est que tu en es trop proche, que tu n’as pas encore dézoomé suffisamment !
Tu avais le choix de te voir comme victime ou comme créateur, et tu as fait le choix d’être créateur en acceptant ce qui t’arrivait, tout simplement. Continue à faire ce choix, et la magie de la vie continuera de te sourire. Nombre de tes amis te perçoivent comme quelqu’un qui attire la chance, et ce n’est pas un hasard.
C : Je me perçois comme quelqu’un d’extrêmement chanceux ! D’ailleurs je remarche parfaitement normalement malgré les pronostics de l’époque. Et ma vie est parfois remplie de synchronicités purement magiques. J'ai toujours des challenges mais bon, je suis pas à plaindre.
7 : Il n’y a pas de hasard Clément. Si tu acceptes tout ce qui t’est montré avec une légèreté, y compris ce que je te partage avec toi, ta réalité changera et tu expérimenteras ce ravissement de plus en plus dans ta vie, jusqu’à être extatique.
La seule condition nécessaire pour accéder au champ des synchronicités, c’est d’être ouvert aux surprises, d’abandonner l’idée de vouloir être mené à tel ou tel endroit par la vie, et de faire confiance à une force au-delà de ton contrôle. Tout cela peut être résumé par : prends plaisir dans le chemin. Cela ne veut pas dire qu’il faut abandonner tout objectif dans ta vie et devenir un vagabond sans but. Non, cela veut simplement dire de garder une certaine légèreté dans tes objectifs, et de pouvoir les abandonner si besoin à n’importe quel moment.
Pour que tes rêves deviennent réalité dans ta vie, tu n’as qu’à te rappeler de cette simple chose : cesse d’être aussi sérieux !
Le choix te revient, comme toujours. Tu as toujours le choix.
C : Merci 7 pour cet échange. J'espérais répondre à tous les choix proposés dans la dernière newsletter et nous n'avons couvert que le faiseur de pluie mais cela nous a amené à des chemins de traverse éclairants.
7 : Il est temps de laisser tes lecteurs décider du contenu de ton prochain envoi.
L'heure du choix
Sur quelle ligne de temps souhaites-tu aller pour la prochaine newsletter ?
A) Il est (vraiment) temps de parler des E.T.
B) Le jeu : la Section Canari
C) Être et faire
D) Être et avoir
Clément, samedi 13 février 2021